Aurillac : les maîtres-nageurs mobilisés pour aider au centre de vaccination

Alexandre Viers est l’un des six maîtres-nageurs du centre aquatique du Bassin d’Aurillac à avoir accepté de participer à la campagne de vaccination. Pour se rendre utile. Une expérience enrichissante qui aura duré cinq mois, jusqu’à la réouverture récente du centre.

Quelles sont vos missions habituelles ?

Je suis agent titulaire de la fonction publique au sein de la communauté d’agglomération du Bassin d’Aurillac (CABA), et maître-nageur chargé de la surveillance des bassins, des leçons de natation et des cours d’aquagym au centre aquatique. Au démarrage de la vaccination, le 15 janvier, ce dernier était fermé. Et même si nous en avons profité pour effectuer de la maintenance comme la vidange des bassins habituellement réalisée en juin, nos missions habituelles étaient empêchées. Nous avons donc, tous les six, accepté d’aller au centre de vaccination et j’ai personnellement débuté le 15 février, lors de la deuxième vague.

Comment avez-vous participé à cette campagne de vaccination ?

Nous avons été mis à disposition par convention auprès du centre hospitalier d’Aurillac où était installé le centre de vaccination avant d’être transféré à la salle de spectacle, le Prisme, à partir du 8 avril pour pouvoir accueillir plus de monde (capacité d’accueil de 900 personnes). Nous faisions partie de l’équipe et l’hôpital gérait notre emploi du temps. Nous avons été chargés d’assurer le standard et de réaliser les saisies Ameli une fois la vaccination des personnes effectuée. Nous avons travaillé en binôme, par roulement, du lundi au mercredi ou du jeudi au samedi. J’ai assuré cette mission jusqu’au début juin et la réouverture du centre aquatique.

Comment cela s’est-il déroulé ?

Au début, nous avions jusqu’à 500 appels par jour et, à deux, il nous était impossible de répondre à tout le monde. Les lignes téléphoniques étaient saturées. Et avec un nombre insuffisant de vaccins, les prises de rendez-vous étaient lointaines. Certaines personnes ont été très désagréables, ce qui n’a d’ailleurs pas été le cas des plus de 75 ans, très polis. Cela peut aussi se comprendre. Il y avait à la fois de l’information et de la désinformation, et de l’inquiétude. Les personnes attendaient des réponses que nous n’étions pas en mesure de leur apporter et nous devions rassurer alors que nous n’avions pas toutes les informations. Il a fallu faire preuve d’une grande capacité d’adaptation au regard des évolutions continuelles. Mais nous avions la chance d’avoir les médecins à nos côtés. Et au fur et à mesure, la situation a évolué avec un apaisement dans le temps.

Pourquoi avoir accepté ? Quel regard portez-vous sur cette mobilisation ?

C’était important de se rendre utile pour cette cause « humanitaire », et d’une manière différente. Je n’aurais pas pu le vivre si le centre aquatique était resté ouvert. Nous étions sortis de notre contexte habituel pour une mission nouvelle. Même si la situation était parfois dure psychologiquement, elle a été enrichissante et épanouissante, hyper intéressante. J’ai côtoyé des gens investis et je pense entre autres aux bénévoles qui pouvaient venir jusqu’à six jours sur sept, sans être rémunérés. C’est une chance que d’avoir autant de personnes qui se sont mobilisées pour cette cause.

©DR

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