Cancer colorectal : pourquoi et comment se faire dépister ?

Le cancer colorectal se guérit neuf fois sur dix, mais à une condition : qu’il soit détecté suffisamment tôt. Pour cela, une seule méthode : le dépistage. Ce type de cancer évolue lentement et silencieusement, sans symptômes. Seul le dépistage peut alors le mettre en évidence. A partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans, le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) vous invite tous les deux ans à réaliser un test (immunologique) de dépistage. Mode d’emploi.

Un cancer qui concerne hommes et femmes

Le cancer colorectal est l’un des plus fréquents. 43 000 personnes sont touchées par an en France et il cause plus de 17 000 décès. Il est la deuxième cause de décès par cancer. C'est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme après le cancer du sein, et le troisième chez l’homme après le cancer de la prostate et du poumon selon l'INCa. Enfin, 94 % des cancers colorectaux surviennent après l’âge de 50 ans.

Pourquoi un dépistage ?

Le dépistage organisé du cancer colorectal est proposé à toutes les femmes et hommes entre 50 et 74 ans. Son objectif est de diminuer de 15 à 20 % la mortalité liée à cette maladie. Avant 50 ans et après 74 ans, l’intérêt d’un dépistage ou d'une surveillance adaptée sont à discuter avec le médecin traitant. En cas de symptômes, consultez votre médecin traitant.

Comment se déroule le dépistage organisé ?

A partir de 50 ans, tout le monde reçoit dans sa boîte aux lettres une invitation pour proposer un dépistage du cancer colorectal. Différentes méthodes existent pour se procurer le kit : commande en ligne, retrait chez son médecin généraliste/gynécologue/gastro-entérologue ou pharmacien. Avant de faire le test, un questionnaire pour déterminer votre degré de risques face à cette maladie est à remplir (sur les antécédents et facteurs de risques), directement derrière le courrier d’invitation, ou en ligne, ou encore avec le professionnel de santé lors de la consultation ou à la pharmacie. Vos antécédents personnels et familiaux, ainsi que votre état de santé seront ainsi évalués.

Si vous ne recevez pas l’invitation, vous pouvez contacter votre centre régional, votre médecin ou votre pharmacien. L’interprétation du test est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale, la consultation avec votre médecin est, quant à elle, remboursée dans les mêmes conditions qu’une consultation ordinaire.

Le test, mode d’emploi

Dans 80 % des cas, le niveau de risques est considéré comme "moyen". Si vous êtes dans ce cas, le dépistage se fera par un test immunologique. Conditionné dans une enveloppe pré-affranchie à l’adresse du laboratoire d’analyses, ce test, très simple à réaliser, est à faire chez vous. Il détecte s’il existe une présence de sang dans les selles, invisible à l’œil nu. Le médecin que vous aurez indiqué et vous-même recevrez les résultats sous trois jours ouvrés en ligne ou sous 15 jours par courrier. En cas de résultat négatif, ce test est à faire tous les deux ans.

Dans quel cas faire une coloscopie ?

La coloscopie est un examen effectué sous anesthésie. Il permet de déceler la présence éventuelle de polypes (petites excroissances dans l’intestin) ou bien d'un cancer à un stade précoce. Il est possible de retirer les polypes directement lors de cet examen. Une coloscopie peut vous être prescrite dans deux cas :

  • Le questionnaire identifie des facteurs de risque ou des symptômes et vous oriente vers votre généraliste. Ce dernier vous adressera vers un gastroentérologue pour qu’il réalise une coloscopie.
  • Vous avez fait le test de dépistage et il est positif : cela ne signifie pas que vous avez un cancer, mais que des traces de sang ont été retrouvées dans vos selles. La coloscopie sera alors réalisée pour en identifier la cause.

Sachez que dans plus de la moitié des cas, aucune anomalie n’est décelée lors de la coloscopie : dans 30 à 40 % des cas sont détectés des polypes et seulement dans 8 %, un cancer colorectal.

La prévention passe aussi par l’hygiène de vie

Enfin, une bonne hygiène de vie réduit les risques de développer un cancer colorectal. Les facteurs de risques sont :

  • La cigarette et l’alcool
  • La viande rouge
  • La charcuterie
  • Les aliments trop riches en graisse, en sucre et en sel
  • Le surpoids
  • L'inactivité physique.

 Enfin, il vous est conseillé de :

  • consommer au moins cinq fruits et légumes par jour, soit 400 g.,
  • privilégier les aliments riches en fibres comme le riz, les pâtes et les céréales complets,
  • de pratiquer une activité physique régulière, au moins 30 minutes par jour.

Découvrez les vidéos de l'Institut national du cancer pour plus d'infos :

  • Dépistage du cancer colorectal : qui ? quand ? comment ?
  • Dépistage du cancer colorectal : mode d'emploi du test

Mis à jour en mars 2023

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