Chaudières et chauffages d'appoint, maîtriser les risques

Dans les logements des Français, les chaudières à gaz représentent l’un des systèmes de chauffage individuel des habitations et de l’eau domestique les plus répandus, car il est simple d’usage et peu encombrant lorsqu’il est raccordé au gaz de ville. Jusqu’à présent, quel que soit le système (classique, basse température, condensation), c’était aussi le plus intéressant financièrement. Les chauffages au bois (cheminées et poêles) ainsi que les chauffages d’appoint au combustible liquide (pétrole ou éthanol) sont aussi très répandus. Mais tous ces systèmes peuvent présenter des risques pour la santé.

Des risques pour la santé

Le principal risque lié à un appareil de chauffage individuel à combustion est l’intoxication au monoxyde de carbone. La production de monoxyde de carbone par une chaudière à gaz, un poêle ou une cheminée peut être liée à une mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit d’évacuation obstrué ou mal dimensionné), à un défaut d’entretien ou à la vétusté du matériel. Ce gaz incolore et inodore est particulièrement toxique voire mortel. Les symptômes d’une intoxication sont malheureusement peu caractéristiques : nausées, vomissements, maux de tête, fatigue importante, perte de connaissance… Ce qui doit alerter sur une possible intoxication, c’est la survenue des symptômes chez plusieurs personnes en même temps. Dans ce cas, il faut immédiatement aérer le logement en ouvrant grand les fenêtres, éteindre si possible la chaudière, sortir du logement et appeler au plus vite les secours, en composant le 15, le 18 ou le 112.

Chaque année en France, plus de 3 000 personnes sont victimes d’une telle intoxication. Avec une trentaine de décès par an, c’est la première cause de décès par intoxication accidentelle dans l’habitat. Beaucoup plus fréquemment, une chaudière ou un chauffage d’appoint par combustion mal utilisés peuvent être à l’origine d’une gêne respiratoire, de crises d’asthme et plus globalement d’une augmentation de la pollution de l’air intérieur car ils émettent des polluants volatiles.

Conseils d’usage et d’entretien

Quel que soit votre type de chauffage, le meilleur moyen pour diminuer le niveau de pollution de l’air intérieur est d’aérer régulièrement en ouvrant les fenêtres en grand, dans chaque pièce, pendant au moins 10 minutes chaque jour. Veillez par ailleurs à ne pas boucher les entrées et sorties d’air de votre logement (grille d’aération, entrée d’air de fenêtre, ventilation mécanique contrôlée…) et à respecter les consignes d’usage normal de votre chaudière à gaz ou votre chauffage d’appoint.

Par ailleurs, pour les chaudières, cheminées et poêles, il faut obligatoirement faire ramoner au moins une fois par an le conduit d’évacuation des produits de combustion par un professionnel qualifié. Enfin, les chaudières au gaz doivent être vérifiées au moins une fois par an là aussi par un professionnel ; cela peut être fait en même temps que le ramonage. Lors de cet entretien annuel, le taux de monoxyde de carbone émis par la chaudière doit obligatoirement être vérifié.

Chauffages d’appoint

Qu’il s’agisse d’appareil au fuel, à l’éthanol ou gaz, ils ne doivent jamais être utilisés de façon continue car ils émettent une quantité importante de polluants volatiles. Il est par ailleurs vivement recommandé d’aérer les pièces après utilisation pour renouveler l’air. Ces appareils peuvent présenter un risque important d’incendie, il convient donc de les éloigner de tout matériel inflammable (tapis, moquette, drap, rideau…) et des murs pour éviter l’accumulation de chaleur. Il est recommandé de ne pas les déplacer ni de remplir leur réservoir lorsqu’ils sont en fonctionnement ou encore chauds. Enfin, n’utilisez pas pour vous chauffer des appareils qui ne sont pas prévus pour ça (four, gazinière, brasero…) ou qui sont réservés à des usages extérieurs.

Crédits photo : GettyImages

Article publié le 23/12/2022

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