Crèche : un accueil progressif avec de strictes mesures de précaution

La reprise s’est faite progressivement à la crèche multi-accueil de Baume-les-Dames dans le Doubs (25), avec un retour de tous les enfants en septembre dans des conditions adaptées aux mesures sanitaires, pour assurer leur protection mais aussi celle de leurs parents et des agents de la crèche, comme en témoigne Charlène Junod, auxiliaire de puériculture.

En avril, vous aviez témoigné des changements liés à votre activité pendant le confinement. Qu’est-ce qui a changé avec le déconfinement et la reprise ?

La reprise s’est faite différemment, de mai jusqu’en août puis en septembre. Au mois de mai, la capacité d’accueil était limitée à 10 enfants ce qui n’est plus le cas aujourd’hui avec un accueil de tous les enfants, de l’âge de 10 semaines à 3 ans (jusqu’à 6 ans pendant les périodes de vacances), sachant que notre crèche a une capacité de 24 places.

Pour la reprise en mai, nous avions une organisation en journée de six heures en continu pour rester à l’intérieur avec le groupe. En septembre, nous avons repris nos horaires habituels. Ce qui a changé, ce sont les activités collectives que nous ne pouvons plus faire, comme la cuisine ou les jeux dans le bac à sable. Mais nous essayons au maximum de maintenir les autres activités, avec une adaptation nécessaire et en prenant toutes les précautions. Il est important que les enfants retrouvent leurs repères, il ne faut pas s’arrêter de vivre.

Comment la crèche s’est-elle organisée pour accueillir de nouveau les enfants ? Tous les enfants ont-ils été accueillis en même temps ?

Deux entrées distinctes ont été mises en place et sont toujours maintenues pour les parents des tout petits et les parents des plus grands, afin d’éviter les croisements. En mai, nous avions délimité deux espaces distincts et autonomes, l’un pour les bébés, l’autre pour les plus grands. Chaque professionnelle étant rattachée spécifiquement à un groupe sans en changer. Depuis la reprise en septembre, nous pouvons à nouveau les regrouper mais sur des temps courts, quand il y a peu d’enfants.

Quelles sont les mesures sanitaires mises en place pour les enfants et les parents qui viennent déposer et chercher leurs enfants ?

Nous veillons à la sécurité des enfants mais aussi de leurs parents. Nous accueillons un seul parent à la fois, masqué, qui doit se laver les mains au gel hydroalcoolique à chaque entrée. Quant aux enfants, ils se lavent les mains au savon et nous prenons leur température. En mai, nous avions pris toutes les mesures nécessaires sur le plan sanitaire avec deux désinfections par jour, midi et soir, des jouets utilisés par les enfants ainsi que des plans de change et nous avions espacé les lits d’un mètre. En septembre, les lits ont été remis à leur place et une désinfection est effectuée dorénavant tous les soirs. Les protocoles d’hygiène et de sécurité changeant cependant régulièrement, nous devons nous adapter au fur et à mesure. Début septembre par exemple, nous avons appris qu’il fallait doubler toutes les poubelles.

Comment la crèche assure-t-elle la sécurité sanitaire de ses agents ?

Nous portons en continu un masque que nous changeons toutes les quatre heures pour nous protéger et protéger les autres. Chaque matin, nous prenons notre température et lavons nos mains dès l’entrée. Geste que nous réalisons très régulièrement. Nous avons aussi une tenue professionnelle quotidienne, différente de nos vêtements civils.

Pour vous, comment cela s’est-il passé ? Comment avez-vous vécu cette reprise d’activités ?

La reprise s’est très bien passée, dans de bonnes conditions. Le seul désagrément pour moi et pour l’équipe est lié au port du masque, surtout lors des fortes chaleurs, avec l’apparition de quelques migraines. Mais nous nous sommes habituées. Nous pensions que les enfants toucheraient, enlèveraient nos masques ou que cela les gênerait, mais pas du tout. Ce qui nous a même surprises. Les plus grands de trois ans savent pourquoi nous les portons et ont même conscience de ce qui se passe. Nous appréhendions aussi, en septembre, le retour des enfants qui n’étaient pas revenus à la crèche depuis le 16 mars. Là encore, tout s’est très bien déroulé, sans aucune difficulté. Ils se sont complètement adaptés, presque mieux que nous ! Les parents sont également très coopératifs et nous avons rassuré les nouveaux qui se posaient beaucoup de questions, notamment sur le masque.

Quelles sont vos motivations pour assurer votre mission de service public dans les conditions actuelles ?

Les mêmes que celles d’avant la Covid-19 : exercer ce métier que j’aime, m’occuper et être avec les enfants et en prendre soin. Cette crise n’a rien changé. En crèche, nous avons déjà en temps normal des précautions à prendre et des protocoles d’hygiène à respecter, avec des tâches bien définies et réparties. Je ne le vis donc pas comme une contrainte.

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