Eboueur/ripeur : s’adapter tout en continuant de prendre soin de chacun

Interview réalisée en septembre 2020.

Fin avril, vous avez témoigné des changements liés à votre activité pendant le confinement. Qu’est-ce qui a changé dans votre travail et dans l’organisation du Sictom à la suite du déconfinement et de la reprise d’activité ?

Même si nous n’avons jamais arrêté, nous avons repris le 04 mai une activité normale. Du fait de la Covid-19, nous avons travaillé pendant le confinement en personnel réduit et avons pallié au plus urgent pour servir la population, en effectuant principalement la collecte des ordures ménagères et des conteneurs semi-enterrés. Certains services ont dû être délaissés, telle que l’activité de lavage des 1 200 conteneurs semi-enterrés, qui venait tout juste de débuter. Au moment de la reprise, nous avions donc pris énormément de retard et étant ripeur/éboueur polyvalent, j’ai permuté sur cette fonction. Comme nous venions de recevoir une nouvelle machine, j’ai d’abord dû me former en juillet.

Quelles contraintes cela engendre-t-il pour vous et pour le Sictom ?

Nous devons laver les conteneurs jusqu’en décembre pour récupérer le retard. Sachant qu’ici, dans le Haut-Jura, en raison des contraintes climatiques, les semaines sont comptées… Actuellement, nous pouvons nous déplacer jusqu’à une heure de camion, soit deux heures aller-retour, c’est pourquoi nous faisons de plus "grosses" journées mais sur des semaines de quatre jours. A partir de fin octobre, le temps va changer avec des gelées en début de journée. Notre matériel ne supportera pas des températures trop basses, et nous ne pouvons pas nous permettre de laisser de l’eau geler sur les conteneurs après avoir effectué le nettoyage. Ce serait de véritables patinoires, dangereuses pour la population. Il va donc falloir nous réorganiser en sélectionnant, pour commencer, des secteurs où il fait un peu moins froid.

Les mesures sanitaires mises en place pendant le confinement pour prendre soin de vous et de la population ont-elles été modifiées depuis mi-mai ?

Ces mesures sont toujours en place avec le port du masque maintenu à l’intérieur du camion où il y a beaucoup de turn-over puisque ceux qui sont ripeurs/éboueurs sont aussi chauffeurs. Nous nous désinfectons toujours les mains et continuons de laver tous les jours les camions. Le seul petit changement concerne les ripeurs/éboueurs à l’extérieur et à distance, qui ont le choix de porter ou non le masque. Mais tout le monde joue le jeu ! C’est un rythme que nous avons pris et c’est vraiment bien et important pour continuer de se protéger et de prendre soin de la population.

Pendant le confinement, vous trouviez que certains « ne jouaient pas le jeu », jetant par exemple leurs sacs à côté des conteneurs semi-enterrés. Depuis, trouvez-vous que la population fait plus attention, prend plus soin de vous ?

Non, les comportements n’ont pas changé. Il y a toujours des sacs non ou mal fermés, jetés à côté de conteneurs semi-enterrés, des masques dans les conteneurs bleus, etc. Nous nous retrouvons dans la même situation d’avant la crise du Covid-19, même si une petite partie de la population fait encore un peu attention à nous et nous fait toujours des signes de reconnaissance. Ils sont peu nombreux à être conscients de que l’on a vécu et que notre travail n’est pas toujours évident. Si les gens pouvaient être un peu plus respectueux de ce service que nous rendons à la population, si tout le monde pouvait y mettre du sien, cela nous aiderait dans notre mission de service public.

Comment avez-vous vécu la reprise d’activité même si vous n’avez jamais arrêté ?

J’étais content de revoir tous les collègues. Il y avait ce besoin de se retrouver… Mais nous avons traversé une période de chaleur durant l’été qui a été difficile avec les masques, d’autant plus que notre activité demande un effort physique. Et dans ce contexte toujours incertain, à l’approche d’une période climatique plus rude, on se pose naturellement beaucoup de questions et on se fait plus de soucis. Comment va-t-on continuer ? Dans quelles conditions ? Est-ce que nous allons en voir le bout ?

Alors que les contraintes sont fortes, quelles sont vos motivations pour assurer votre mission de service public dans les conditions actuelles ?

J’aime mon métier et j’espère pouvoir servir la population au maximum de ce que je peux, dans des conditions effectivement difficiles mais toujours dans la protection de ma santé, de celle de mes collègues et de la population. Je fais partie d’un service obligatoire et je me sens l’obligation de rendre ce service qui est essentiel.

La MNT : ce que John Invernizzi en pense

« En mai, j’ai utilisé le service de téléconsultation. J’ai trouvé ça rapide et très pratique, ça m’a permis d’éviter d’aller au contact : un bon moyen de me protéger plus efficacement. A chaque fois que j’ai eu besoin de la MNT, j’ai toujours eu des réponses. C’est même la MNT qui m’a contacté pour m’expliquer comment faire parvenir mes remboursements de façon dématérialisée, autrement que par courrier, comme je le faisais avant. Très pratique, cela permet un traitement plus rapide ! »

© DR

Mis à jour en novembre 2023.

Article publié le 06/10/2020

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