Premiers jours avec bébé 

Les premières semaines suivant un accouchement sont toujours très intenses, parfois angoissantes, surtout lorsqu'il s'agit d'un premier enfant, mais tellement magiques.

Le contenu de cet article vous est proposé par la Mutualité Française.

La jeune maman retrouve petit à petit un corps sans douleurs tandis que le bébé ne cesse de s'éveiller et de grandir au contact de ses parents. La première sortie, les premières nuits, les premiers pleurs : les premières fois amènent les parents à se poser beaucoup de questions. Prendre le temps d'écouter son bébé pour comprendre sa manière de communiquer participe à son bon développement et permet de se rassurer en tant que jeune maman et jeune papa. Une sage-femme libérale, dans le cadre du PRADO ou parce qu’elle suivait déjà la maman pendant la grossesse va passer à domicile 2 fois parfois plus si nécessaire la première semaine. Ces visites sont prises en charge par la sécurité sociale.

Quels sont les maux des premiers jours avec bébé ?

Après un accouchement, la jeune maman retrouve petit à petit un corps sans douleurs, prend à cœur son rôle de mère et trouve de nouveaux repères avec une famille agrandie. Cependant, pendant quelques jours à quelques semaines après la naissance, elle doit encore faire face à quelques désagréments qui, le plus souvent, disparaissent rapidement.

Les dernières contractions

Les contractions utérines se poursuivent au-delà de l’accouchement. Elles sont bien sûr beaucoup moins fortes, parfois à peine perceptibles, surtout au-delà de deux à trois jours. Les contractions sont plus importantes avec l’allaitement et augmentent avec le nombre d’accouchements. Elles sont dues aux sécrétions d’une hormone, l'ocytocine, qui favorise la contraction de l’utérus jusqu’à ce qu’il retrouve sa taille normale. Après l’expulsion du placenta, l’utérus pèse en moyenne 1 kg. En six semaines, il va perdre environ 95 % de son poids. Juste après l’accouchement, l’utérus se retrouve au niveau du nombril, vers le 4 ou 5ème jour à mi-chemin entre le nombril et le pubis, vers le 12ème jour, il rejoint le niveau de la symphyse pubienne. Alors qu’il avait mis 9 mois à monter jusqu’au sternum ! L’involution est très rapide.

Les derniers saignements

Les saignements après accouchement correspondent aux restes de la muqueuse qui entourait l’œuf dans l’utérus et au sang qui provient de l’espace laissé par le placenta. L’ensemble constitue les lochies. Elles sont au début très abondantes et sanglantes, puis s’amenuisent et s’éclaircissent progressivement en deux ou trois semaines.

Les dernières douleurs

En 2016, 35% d’épisiotomie pour un premier accouchement (femmes primipares) et 10% pour les accouchements suivants (femmes multipares) selon l’Enquête périnatale 2016. Le taux global en France serait de 20 % en 2016. L’épisiotomie est une petite incision du périnée pratiquée en toute fin d'accouchement pour faciliter le passage de l’enfant. Parfois, les tissus se déchirent sous la poussée de la tête de bébé. L'incision ou la déchirure est refermée par des points de suture immédiatement après la naissance.

Le temps de la cicatrisation, entre 5 à 15 jours, ces points peuvent parfois être inconfortables, voire douloureux notamment dans la position assise, et nécessitent une hygiène soigneuse quotidienne avec un savon spécial (doux et désinfectant) pour éviter l'infection. Si douleur, gêne ou inconfort devait persister, pommade cicatrisante, massage pour assouplir et vérification du placement du coccyx en viendront à bout.

Des hémorroïdes peuvent se manifester lors du dernier trimestre de la grossesse, mais aussi survenir à la suite de l'accouchement. Une crise hémorroïdaire est une dilatation anormale d'une veine, ou plusieurs veines du canal anal. La pression exercée par la tête de l'enfant au moment de sa sortie sur le périnée les favorise. Dans les jours suivant la naissance, beaucoup de jeunes mamans ressentent ainsi une gêne, voire une douleur, liée à une crise hémorroïdaire et pouvant rendre la position assise difficile. L'application d'une crème spécifique et le suivi d'une alimentation équilibrée et peu épicée suffisent généralement à faire disparaître les douleurs.

Le baby-blues

Le baby-blues survient le plus souvent entre le 3e et le 5e jour après l'accouchement et disparaît rapidement (24 à 48 h maximum). Il touche plus de la moitié des femmes. Il se caractérise par une grande fatigue, une hypersensibilité et des pleurs incontrôlés. La jeune maman se sent angoissée, parfois prise de panique à l'idée de ne pas être capable de s'occuper correctement de son enfant. L'origine du baby-blues serait hormonale. Il est important que la jeune femme soit entourée de ses proches dans les premiers jours qui suivent la naissance afin qu'elle puisse s'exprimer et se sentir rassurée. Ce blues est le plus souvent passager. Mais s'il persiste, il est conseillé de consulter son médecin, car une évolution vers un état dépressif est possible.

Le périnée

Après l'accouchement, certaines femmes constatent un relâchement de leur périnée, en particulier lorsque la prise de poids a été importante ou si l'accouchement a été long et ardu. Le périnée est un ensemble de muscles et de ligaments situé dans le bassin formant un véritable plancher pour soutenir le vagin, la vessie et le rectum. Lorsque ces muscles sont distendus après une grossesse, il peut arriver que certaines femmes présentent des fuites urinaires.

C'est pourquoi, au cours de la visite postnatale qui a lieu 6 semaines après la naissance, le médecin ou la sage-femme évalue l'état de la musculature périnéale. Dix séances de rééducation pour que les muscles retrouvent leur efficacité et permettent une continence normale en renforçant la tonicité des sphincters sont remboursées par la Sécurité sociale. Elles sont effectuées par une sage-femme ou par un kinésithérapeute. Elles démarrent généralement six à huit semaines après l’accouchement.

Il existe 3 techniques différentes de rééducation périnéale :

  • la rééducation dite manuelle : par un toucher vaginal, le praticien apprend à la jeune femme à localiser et à contracter elle-même les muscles du périnée. Soit une prise de conscience et un renforcement des muscles avec un feedback donné par le praticien pour progresser et apprendre ensuite à les utiliser lors d’un effort,
  • l’électrostimulation : une sonde est introduite dans le vagin qui envoie un courant de haute fréquence (35 à 100 HZ) provoquant une contraction musculaire. Le but est d’améliorer la qualité et la tenue de la contraction. Il existe aussi des programmes de basses fréquences (1 à 20 HZ) qui vont agir soit sur la douleur avec un effet antalgique, soit sur les contractions de la vessie qui induisent des urgences mictionnelles quand elles ne sont pas corrélées à un remplissage significatif de la vessie nécessitant la vidange. Tous ces programmes doivent rester indolores,
  • le biofeedback : une sonde est introduite dans le vagin de la femme. La sonde enregistre le courant électrique généré par la contraction musculaire et va l’afficher sous forme de courbe sur l’écran de l’ordinateur. Un automatisme va se créer entre le cerveau et le périnée et grâce aux indications du thérapeute, la femme va s’autoévaluer pour améliorer sa contraction. Il existe des programmes ludiques qui permettent de travailler avec enthousiasme. Tout cela est parfaitement indolore.

Sources : Le contenu de cet article a été élaboré par l'équipe Offre Prévention de la Mutualité Française et Arnaud Magnin, médecin généraliste (17/05/2019)

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