Les risques cardiovasculaires chez la femme

Du fait de l'évolution de notre mode de vie, les maladies cardiovasculaires, autrefois plutôt réservées à l'homme, progressent chez les femmes. Le point sur les risques cardiovasculaires chez la femme et les moyens de les réduire.

Fréquence des principales maladies cardiovasculaires chez la femme

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes en France. Elles sont responsables d’un décès sur 3 (contre 1/26 pour le cancer du sein). Les infarctus chez les femmes de moins de 50 ans ont triplé ces 15 dernières années. Du fait d’un repérage plus tardif, 56 % des femmes meurent d’un infarctus contre 46 % chez les hommes.

Symptômes chez les femmes

Les symptômes sont moins typiques que chez les hommes. La douleur dans la poitrine irradiant vers le bras gauche et la mâchoire, typique chez les hommes, n'est présente que chez environ 60 % des femmes concernées. Les signes possibles sont des nausées, des palpitations à l’effort, un essoufflement, une douleur au milieu du dos, une fatigue inhabituelle… Ces symptômes, peu spécifiques, peuvent être assimilés à l’anxiété, ce qui retarde le diagnostic.

Risques cardiovasculaires chez la femme

  • Généraux. Avec l'évolution des modes de vie, les femmes ont adopté les mêmes comportements délétères que les hommes. Elles ont donc maintenant les mêmes facteurs de risques cardiovasculaires que les hommes (tabac, alcool, sédentarité, diabète, cholestérol, obésité, hérédité et âge) et courent donc le même risque. Cependant, ces faits sont méconnus. Les femmes sont moins bien dépistées que les hommes et donc prises en charge plus tardivement. Les facteurs de risques cardiovasculaires sont aussi moins pris en compte et donc moins bien corrigés. Les symptômes étant moins typiques que chez les hommes, un retard de diagnostic est fréquent.

  • Spécifiques. L’œstrogène, une hormone produite naturellement chez les femmes a un effet protecteur sur la santé cardiaque et cérébrale des femmes. Cependant, certains facteurs peuvent supplanter cet effet.

  • Contraceptifs oraux. Les contraceptifs oraux actuels n’augmentent pas le risque cardiovasculaire chez les non-fumeuses de moins de 35 ans. Cependant cumulés à d’autres facteurs de risques cardiovasculaires comme le tabac, l’âge supérieur à 35 ans, l’hypertension artérielle ou encore les migraines avec aura, le risque global augmente. Le médecin doit donc s'assurer de l'absence de facteurs de risque associées avant de prescrire une pilule œstro-progestative.

  • Grossesse. Certaines maladies qui apparaissent spécifiquement pendant la grossesse font augmenter leur risque de maladies cardiovasculaires. Il faut donc un suivi régulier pour surveiller la pression artérielle, le taux de sucre…
    • La prééclampsie : augmentation de la pression artérielle, œdème des jambes.
    • Le diabète gestationnel : diabète pendant la grossesse.
    • Le risque d’AVC est plus élevé durant l’accouchement et dans les quelques semaines qui suivent.
    • La cardiomyopathie du péripartum : une forme rare de cardiomyopathie souvent mal diagnostiquée, survenant chez les femmes qui sont enceintes ou qui viennent d’accoucher.

  • Ménopause précoce. À la ménopause, l’œstrogène disparait et les femmes ne sont plus protégées par cette hormone. Elles ont alors le même risque que les hommes. En cas de ménopause précoce, le risque est plus élevé.

  • Hormonothérapie substitutive. L’hormonothérapie substitutive prise pour contrer les effets de la ménopause augmente le risque de maladie cardiovasculaire. Il faut donc bien discuter des bénéfices et effets secondaires possibles avec son médecin avant de débuter le traitement.

  • Migraines avec aura. Il s’agit de migraines précédées de troubles visuels, sensitifs, du langage et/ou de la parole, ou bien encore des troubles moteurs, tous réversibles. Elles sont plus fréquentes chez les femmes. Elles peuvent être responsables de maladies cardiovasculaires quand elles sont associées à d'autres facteurs de risques.

Comment réduire les risques ?

Certains facteurs de risque sont non modifiables comme l’âge, le sexe ou les antécédents familiaux. D’autres peuvent être contrôlés en respectant certaines recommandations.

  • Recommandations générales :
    • Arrêt du tabac.
    • Surveillance de la tension artérielle, de la glycémie et du cholestérol et traitement si besoin.
    • Régime varié et équilibré sans excès de sucre et gras.
    • Pratiquer une activité physique régulière, éviter la sédentarité.
    • Limiter la consommation d'alcool.
    • Éviter le stress ou apprendre à mieux le gérer.

  • Recommandations particulières aux femmes :
    • Discuter avec son médecin de la meilleure contraception en fonction des autres facteurs de risques cardiovasculaires présents.
    • Au cours d’une grossesse : surveillance régulière de la pression artérielle, dépistage d’un diabète gestationnel. Le suivi doit être plus rapproché s’il préexiste d’autres facteurs de risque comme l'hypertension artérielle, l'obésité, le tabac...
    • A la ménopause : Les femmes doivent se considérer autant à risque qu’un homme. Elles doivent donc consulter leur médecin pour dépister et traiter les facteurs de risques modifiables.

Les femmes sont maintenant autant à risque de maladies cardiovasculaires que les hommes. Elles doivent donc faire attention à limiter leurs facteurs de risques. Les symptômes étant moins typiques que les hommes, il faut rester vigilant et ne pas hésiter à consulter son médecin rapidement.

Sources - Extrait de : Journée mondiale d’action pour la santé des femmes | Salle de presse | Inserm. Coeur et femmes - FFC (fedecardio.org) https://fedecardio.org/publications/coeur-et-femmes/. Santé publique France, Maladies cardiovasculaires : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-cardiovasculaires-et-accident-vasculaire-cerebral

Crédits photos : GettyImages

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