Travailler avec une maladie chronique

39 % des agents territoriaux sont atteints de maladie chronique. Les conseils de la MNT pour faire reconnaître et prendre en compte leur pathologie.

Une maladie chronique est une pathologie au long cours, évolutive, qui peut gâcher la vie au quotidien. Au travail en particulier, où son impact reste souvent invisible, donc mal reconnu. Focus sur les possibilités d’aide offertes aux agents territoriaux. Insuffisance rénale chronique, diabète, hémophilie, psoriasis, maladie de Crohn, cancer, sclérose en plaques, mucoviscidose, myopathies, SIDA, hépatites, dépression... La liste est longue. Elle égrène des pathologies très diverses mais avec un point commun, celui de détériorer fortement, dans la durée, la qualité de vie des personnes atteintes.

Des difficultés quotidiennes

Être atteint d’une maladie chronique, c’est se soumettre à des examens répétés et à des protocoles de soins contraignants. C’est souvent aussi être fatigable, confronté à des impossibilités physiques et à des douleurs persistantes. Vos absences fréquentes peuvent rendre compliqué le suivi d’une formation ou le rythme d’un poste à temps plein.

Des congés sous conditions

Lorsque la maladie se fait trop présente, l’octroi d’un congé pour raison de santé dépend du statut : titulaire ou non titulaire, à temps plein ou à temps partiel. Le principe est celui d’une période de rémunération pleine, suivie d’une période de demi-traitement. Les agents territoriaux dépendant du régime spécifique passent à mi-traitement après 90 jours dans le cas d’un congé maladie ordinaire, après un an pour un congé longue maladie, et après trois ans pour un congé longue durée. Si vous êtes rattaché au régime général, comme les salariés du secteur privé, vous avez accès au congé maladie simple et au congé grave maladie. Dans ce dernier cas, le plein traitement est maintenu pendant un an, à condition que vous puissiez justifier de trois ans de service continu.

> Maladie ou accident du travail dans la fonction publique

Le médecin de prévention, interlocuteur clé

Dans l’administration territoriale, c’est le médecin de prévention qui préconise à la collectivité employeur des solutions de maintien dans l’emploi. La reconnaissance et la prise en compte par l'administration d'une maladie chronique passent par l'avis de deux instances : le comité médical et la commission de réforme. Cet avis est consultatif : c'est le médecin de prévention qui tranche sur le renouvellement du congé et la nécessité d'une adaptation ou d’un aménagement de poste. Les délais d'avis dépassent souvent six mois. Mieux vaut donc anticiper, sans attendre par exemple la fin des trois mois de plein traitement en congé maladie ordinaire.

La reconnaissance de travailleur handicapé

Même si l’on ne se sent pas "handicapé", la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), délivrée par la Maison départementale du handicap (MDH), est particulièrement utile. Elle ouvre en effet l’accès aux dispositifs d’aménagement de poste, d’allègement du temps de travail, de priorité aux mutations ou aux reclassements. Demander la RQTH est une démarche volontaire. En faire part à son employeur n’est pas une obligation. Mais c’est seulement une fois la RQTH acquise et officialisée que l’employeur public peut prétendre aux aides du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPH-FP) et ainsi financer une adaptation, un aménagement de poste, une formation ou un bilan de compétences.

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